La famille Rothschild et les puces

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DES PUCES DE COLLECTIONS !
La plus remarquable collection de puces du monde, conservée au Natural History Museum, à Londres, est la collection Rothschild. Aujourd’hui, 270 000 puces des plus diverses y sont répertoriées : depuis la première, recueillie par les pionniers, Charles Rothschild et Karl Jordan, en passant par la plus petite, appelée chique, d’a peine 1 mm, jusqu’à la plus grande : une puce d’Australie de plus de huit millimètres.

Plusieurs centaines d’espèces de puces furent découvertes par les Rothschild et Karl Jordan, au cours de nombreuses expéditions menées aux quatre coins du monde. C’est en Égypte que Lord Rothschild découvrit la puce responsable de la peste, qu’il baptisera Xenopsylla cheopis, en l’honneur de la pyramide de Keops. Miriam Rothschild, quant à elle, a édité plusieurs centaines de planches anatomiques, ainsi que huit ouvrages retraçant ses quarante ans de recherche.

Elle fut la première à découvrir les secrets de la propulsion de la puce, et testa notamment une puce de rat, qui sauta 30 000 fois sans interruption.

Afin d’analyser et de décomposer le mécanisme du saut, elle utilisa une caméra ultra-rapide tournant à 3 500 images par seconde, soit environ 90 km/heure, contre 24 images par seconde pour une caméra classique. Seul un tel matériel pouvait permettre cette première mondiale. Pourtant, malgré cette vitesse élevée, la puce n’apparaîtra sur la bobine que sur sept images.

Seringue vivante

Utiliser une puce pour vacciner les lapins de garenne contre la myxomatose est une idée de Miriam Rothschild, célèbre entomologiste britannique. Cette technique a été testée sur les lapins australiens et, plus récemment, dans la région marseillaise. Les largages de puce de lapin vaccinantes avaient lieu dans des zones tests bien délimitées. Pour pouvoir les reconnaître, on marquait les puces avec une poudre fluorescente jaune.

Le vaccin leur était préalablement transmis par contact avec leurs pièces buccales, lors des repas. Quelques semaines plus tard, avec l’aide de furets rabatteurs, étaient effectuées des captures de lapin, afin de vérifier si ceux-ci étaient bien porteur de puces vaccinantes.

Les scientifiques utilisaient alors un détecteur à rayons ultraviolets pour retrouver aisément les traces jaune fluo des puces collectées sur les lapins. Aussitôt le lapin porteur reconnu, ils effectuaient une prise de sang pour évaluer l’immunisation obtenue grâce aux piqûres. En fait, la lourdeur de cette technique, difficilement maîtrisable, est telle que l’on ne peut sérieusement tenir les puces pour des auxiliaires efficaces.


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